Abstract: This paper connects the visual depictions of Dali Kingdom 大理 (937–1253) rulers in the Dali-produced Painting of Buddhist Images (Fanxiang juan 梵像卷) with traditions of imperial support and legitimation connected to the Scripture for Humane Kings (Renwang jing 仁王經), a text that was integral to the state-protection Buddhism of the Chinese Tang (618–907) dynasty. Arguing that the expression of the Dali rulers in the painting as “Humane Kings” served to elevate the status of the Dali ruler over and above that of the Chinese Song 宋 dynasty (960–1279) ruler, the study shows how procedures of Buddhist statecraft are constructed in hybrid and regionally-specific ways in order to serve localized political narratives and programs of state legitimation. Specifically, in the case of Dali, such procedures allowed for the independent assertion of imperial authority and cultural distinctiveness against the backdrop of China.
Abstract: Au huitième siècle, pendant la consolidation de leur pouvoir, les souverains du royaume de Nanzhao (649-903) formèrent des alliances stratégiques avec les puissances avoisinantes du Tibet et des Tang. Des documents de l’empire chinois des Tang et des deux royaumes, Nanzhao et tibétain, montrent que le Tibet et les Tang octroyèrent des titres aux souverains de Nanzhao : par exemple les titres tibétains “frère cadet du tsenpo” (tsenpo chung ; Wylie : bstan po gcung) et “Empereur de l’Est” (ch. Dong di) ou des titres chinois tels que “Roi du Yunnan” (Yunnan wang) et “Duc de la Principauté de Yue” (Yueguo gong). Ces titres tibétains et chinois apparaissent clairement dans la Dehua bei (Stèle de la transformation à travers la vertu) de 766. Cette inscription retrace l’histoire du royaume de Nanzhao et justifie leur changement d’allégeance des Tang vers le Tibet. Toutefois, la Nanzhao tuzhuan (Histoire illustrée de Nanzhao), rédigée en 899, qui relate, en textes et en images, l’introduction du bouddhisme dans le royaume de Nanzhao, met en exergue l’autorité bouddhique des souverains de Nanzhao dans la mesure où ils utilisent les titres de Mahārāja et de cakravartin. Cet article compare les emplois des titres bouddhiques, tibétains et chinois, dans la Dehua bei et la Nanzhao tuzhuan afin de comprendre de quelle façon les souverains de Nanzhao se positionnaient stratégiquement par rapport aux deux puissances du Nord et de l’Est. Bien que ces documents aient eu des publics, des buts et des stratégies rhétoriques différents, ils suggèrent que la royauté Nanzhao fut plus influencée par le modèle des Tang que par le tibétain ; cela est valable également pour leur représentation de la royauté bouddhique. Néanmoins, au neuvième siècle, les souverains Nanzhao invoquèrent les modèles de royauté bouddhique afin de revendiquer une identité politico-religieuse indienne qui leur permit de contourner les Tang et le royaume tibétain, qui avaient été leurs alliés et leurs concurrents.Mots-clés : Nanzhao, royauté, Bouddhisme, dynastie Tang, Tibet, Yunnan, récit